Conjoints séparés | Dire Bonjour à son ex !
Dans cet article, nous explorons comment une communication déficiente entre ex-conjoints peut non seulement nuire aux enfants, mais également influencer négativement les décisions des tribunaux concernant les capacités parentales.
Dans le cadre de séparation, il est naturel de traverser des moments difficiles. Pourtant, maintenir une attitude respectueuse et constructive avec l’autre parent est essentiel. Il est important de mettre de côté l’amertume de la séparation et d’être capable de saluer et de communiquer avec l’autre parent en présence des enfants. Ces gestes simples montrent aux enfants que leurs parents ont surmonté leurs différends et qu’ils peuvent interagir de manière civilisée, tout comme on leur demande de le faire avec leurs amis après une dispute. Cela leur prouve également qu’ils peuvent continuer à aimer, respecter et apprécier le temps passé avec chacun de leurs parents.
Lorsque l’un des parents ignore complètement l’autre, insiste pour que toute communication soit uniquement écrite, refuse de le saluer ou même de le regarder dans les yeux, ces comportements peuvent avoir de lourdes répercussions sur les enfants. De plus, de tels agissements peuvent éveiller des doutes chez le Tribunal quant aux capacités parentales de ce parent.
En effet, selon les enseignements de la Cour d’appel [1]. , les capacités parentales ne se résument pas à l’aptitude d’un parent à répondre aux besoins primaires des enfants. Elles se mesurent également à travers la manière dont les parents interagissent et leur volonté de le faire dans l’intérêt de l’enfant.
Le parent qui sait bien s’occuper au quotidien de son enfant, mais qui ne facilite pas les contacts de l’enfant avec l’autre parent ou qui pose des gestes empreints d’indifférence, voire même de mépris envers l’autre parent en présence des enfants, démontre des capacités parentales déficientes.
Il existe une corrélation directe entre la conduite d’un parent envers l’autre parent et sa réelle capacité à agir dans l’intérêt des enfants, c’est-à-dire pour leur plus grand bénéfice.
Il est important de rappeler qu’une bonne communication repose sur le respect, la considération et l’écoute de l’autre. Se réfugier dans la fermeté et l’indifférence ne fait qu’engendrer de la frustration et de la désolation chez l’interlocuteur, ce qui peut ensuite provoquer des conflits. L’intérêt des enfants repose d’abord sur la coopération des parents, la cohésion de leurs décisions et une attitude positive face aux défis à relever [2].
Les relations et la communication après une rupture peuvent être difficiles, et parfois à juste titre. Toutefois, dans l’intérêt supérieur des enfants, les parents ont tout à gagner à participer à des ateliers ou à entreprendre une démarche pour améliorer leur communication et leur exercice de la coparentalité.
Si vous rencontrez des difficultés à maintenir une communication saine avec l’autre parent ou si vous craignez que vos interactions aient un impact sur vos droits parentaux, il est recommandé de consulter un avocat. Communiquez avec l’un de nos experts, ce dernier pourra vous guider vers des solutions adaptées à votre situation.
[1]. Droit de la Famille – 171821 2017 QCCA 1141 par 42 à 44
[2]. Droit de la Famille – 241161 2024 QCCS 2871 par 56