Mandat de grève en garderies : casse-tête pour parents séparés

Mandat de grève en garderies : casse-tête pour parents séparés

Possibilité de mandat de grève en garderies : agilité, réorganisation d’horaire et planification seront exigées de la part des parents séparés.

 

Les éducatrices de certains centres de la petite enfance (CPE) pourraient entamer une grève à l’automne 2024. De plus, les responsables en milieu familial régi et subventionné envisagent également de remettre un mandat de grève à leur syndicat.

Ces moyens de pression pourraient toucher des milliers de famille au Québec. Bien qu’aucune date spécifique n’ait été fixée, le mandat de grève sera utilisé au besoin en fonction de l’évolution de la négociation. À ce stade-ci, les moyens de pression visent principalement à réduire les heures d’ouverture des milieux de garde, par exemple en retardant progressivement l’ouverture de la garderie d’une demi-heure à une demi-journée.

Dans ce contexte, tous les parents, particulièrement ceux qui sont séparés, pourraient devoir réorganiser leur horaire à très court terme. La gestion de cet horaire sous pression, combinée à des délais serrés pour prévoir et planifier des alternatives exigera des parents séparés des ajustements. Ils devront faire preuve de créativité, de collaboration et de flexibilité et une communication renforcée sera essentielle. C’est un moment propice, bien que difficile pour certains, pour être accommodant et mettre les conflits et leur intérêt personnel de côté.

Le Code civil du Québec prévoit à son article 33 que toutes décisions concernant l’enfant doivent être prises dans son intérêt et dans le respect de ses droits. Il s’agit alors de l’occasion tout indiquée d’exercer une bonne coparentalité. 

Il est crucial de souligner l’importance de l’entraide entre les parents afin de faire preuve d’agilité, de flexibilité et d’ouverture d’esprit. Les parents devront communiquer entre eux afin de maximiser la disponibilité et les ressources qu’ils possèdent durant la grève des éducatrices.

Concrètement, si l’enfant se trouve sous votre garde lors d’une journée de grève et que les grands-parents ou un autre membre de la famille de l’autre parent étaient disponibles afin de s’occuper de votre enfant, il serait adéquat de requérir leur aide. Dans le même ordre d’idée, un parent qui aurait une journée de congé en semaine grâce à un horaire professionnel atypique pourrait exceptionnellement prendre l’enfant sous sa charge afin d’accommoder l’autre parent, le tout, dans l’intérêt de votre enfant.

Nous souhaitons vous rappeler que les capacités parentales ne se limitent pas à l’aptitude d’un parent à s’occuper des besoins de base de son enfant. En cas de problème récurrent dans la communication entre les parents, si le dossier devait être judiciarisé, le Tribunal ne pourra ignorer la corrélation qui existe entre la conduite d’un parent envers l’autre parent et sa réelle capacité à agir dans l’intérêt de l’enfant, c’est-à-dire pour son plus grand bénéfice.

En cas de doute ou de questionnement, ou si vous anticipez des conflits liés à la communication avec l’autre parent, n’hésitez pas à contacter votre avocat. Nous sommes là pour vous conseiller et intervenir afin de prévenir ces difficultés à l’avance et pour vous aider à naviguer dans cette période de manière sereine et dans l’intérêt de votre enfant.

Sur ce, il est temps de faire preuve de créativité !

Par Me Julie Pernet-Beauchamp

 

*** Le contenu du présent article ne vise qu’à fournir des observations et des renseignements généraux qui ne doivent pas être considérés comme des conseils juridiques. Les lecteurs ne devraient d’aucune façon prendre des décisions uniquement sur la base des informations communiquées ci-dessus, et ce, sans obtenir les conseils juridiques d’un professionnel.